Un extrait ...

Il est dimanche et je me rends à un repas familial. J’avertis 10 minutes avant l’heure du rendez-vous que je ne peux venir à cause de mes angoisses. Je suis immobilisée sur la route et incapable d’aller au bout. Prise d’angoisses, je m’arrête et j’appelle ma famille. Là, on me fait comprendre que c’est très décevant de ma part de ne pas venir comme prévu — sentiment de culpabilité — et que c’est surtout pas très poli d’annuler au dernier moment — double sentiment de culpabilité.

J’entends encore la phrase dans le téléphone : « mais bon sang, fais un effort ! » Des efforts, j’en fais tant, mais personne ne s’en rend compte. Cela ne fait que renforcer ce sentiment que je suis devenue nulle. Ce jour-là, impossible d’aller plus loin avec ma voiture. Je pleure pendant de longues minutes, impuissante, incapable d’aller voir ma famille. Que de douleurs psychologiques et de déceptions !

Le lendemain, je tente d’expliquer mon état à certaines personnes de ma famille, mais peu de gens arrivent à comprendre ce qu’il se passe en moi et toute la détresse que je ressens. Je comprends à cette même période que cela va être très difficile de compter sur mon entourage pour m’aider. Ma mère m’accompagne souvent dans mes déplacements. Elle a de la peine à comprendre mes angoisses mais elle sent que ce n’est pas un caprice de ma part et que j’ai de réelles difficultés à gérer mes émotions et mon stress. Elle me dit

souvent : « Respire et calme-toi, ça va passer ! ». Entendre cela et se sentir impuissante face à ce séisme d’émotions est difficile à gérer. Alors je m’énerve et bien sûr, cela empire tout...